Roman : Affaires d'honneur. La prise de pouvoir par les fascistes français en huit jours de mai 1940

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Synopsis

Mai 1940, un jeune commandant à la tête d’une escadrille de chasseurs bombardiers attaque en vol rasant les colonnes de panzers déferlant sur la Belgique et les Ardennes.

Le ciel n’était pas vide pendant la campagne de France, mais très peu d’avions de l’armée française étaient prêts à contrer l’offensive allemande.

Chargé de la formation des officiers à l’état major de l’armée de l’air, il a demandé au moment de la déclaration de la guerre en septembre 1939 à être affecté à une unité de combat en première ligne. Il s’était marié quelques mois plus tôt, avec autorisation spéciale du Ministre de l’Air, à une jeune femme juive autrichienne.

Passionné par l’aviation, il avait participé à de nombreuses courses et rallyes aériens et était détenteur de la Coupe zenith des avions de renseignement en 1932 en tant que chef d’escadrille dans la 33 ème escadre d’observation à Nancy, celle où a été affecté Saint Exupéry en 1939.

Les missions de bombardement se sont enchaînées pendant une semaine pour tenter d’enrayer l’avance allemande jusqu’au 18 mai, le Bréguet 693 du Commandant Grenet a alors été coupé en deux par un obus de la DCA allemande. Le pilote, prisonnier du cockpit a été tué dans le crash des restes de l’avion au sol tandis que le mitrailleur posté à l’arrière a été expulsé de la cabine avec son parachute. Il a été fait prisonnier par l’armée allemande quand il a touché terre.

L’auteur, neveu du Commandant à qui son père avait caché à la fois l’existence de sa tante juive et le rôle héroïque joué par son oncle dans cet épisode méconnu de la deuxième guerre reconstitue dans ce récit les enjeux militaires et familiaux de cette guerre éclair.

L’enquête revisite les dissensions dans l’armée entre les partisans du front populaire, comme le Commandant et certains officiers généraux proches de l’extrême droite et les différents courants de la résistance où les origines politiques de ses membres réservent des surprises.

Dans la famille, apparaissent des jalousies, des soumissions aux codes sociaux et l’assimilation à un suicide du Commandant sa volonté d’affronter directement l’envahisseur à l’idéologie totalitaire et exterminatrice.

Pierre Grenet était commandant d’une des deux seules unités de bombardier d’assaut disponibles en mai 1940 pour contrer l’offensive allemande. A partir du récit factuel des huit jours de combat précédant sa dernière mission, se développe une enquête sur les causes de sa mort. Son rôle pendant la campagne de France et sa situation personnelle comme officier d’Etat-major pendant le front populaire affirmant sa volonté d’épouser une Autrichienne de religion juive m’ont donné l’occasion de proposer un éclairage personnel sur cette période de l’histoire française.

Enquête sur la mort d’un pilote, commandant d’un des deux groupes de bombardement lancé à l’assaut en vol rasant sur les colonnes de panzers en mai 1940. A travers son itinéraire de Saint Cyrien issu d’une famille bourgeoise qui réécrit son histoire et refuse son mariage avec une Autrichienne juive, s’esquisse un récit à voix multiples.

Le ciel de France est resté vide pour certains observateurs après huit mois de « drôle de guerre » au moment de l’offensive éclair déclenchée par Hitler. Pourquoi ? Négligence, Etat Major dépassé et vieillissant ou des causes plus politiques ?

Qui est à l’abri du retour de l’histoire et de ses interprétations chaotiques ?

Joute entre les versions sur ces événements auxquelles se mêlent les romans de Casamayor et de Joseph Kessel.

Nous croyons connaître la fin de l’histoire et si nous inversions le mécanisme du suspens ?

500 aviateurs français sont morts en mai et juin 1940, 40 % des avions de la Luftwaffe ont été mis hors de combat, affaiblissant considérablement les forces allemandes pour la bataille d’Angleterre qui a suivi.

Premier chapitre :

Pierre ! Assis devant un ordinateur posé sur le bureau de ton père et avec la médaille en bronze à portée de main, « feriam sidera » « je frapperai les astres », que tu as obtenue en remportant la coupe Military Zénith de 1932 - tu étais alors capitaine de la troisième escadrille d’observation de la 33e escadre dans laquelle Saint-Exupéry a servi en 1940 - j’écris cette histoire qui est aussi la mienne. Je me mêle ainsi des affaires de notre famille et donc des tiennes mais aussi des affaires de la France.

 

J’aurais dû naître en Flandre où ton frère et ta belle-soeur vivaient au début des années cinquante. Ton frère n’aimait pas l’idée d’une naissance flamande, et ta belle-soeur voulait un centre de maternité réputé. Je suis donc sorti des limbes à la clinique de luxe « Belvédère » à Boulogne Billancourt devenue aujourd’hui « Montevideo », traduction libre des Latino- américains l'ayant transformée en centre de soins pour tous types d'addiction, peut-être pour garder une référence au passé mais aussi pour assurer une continuité avec une translation de l’accouchement au sevrage. En tout cas, je ne sais pas d’où cela me vient, mais je suis accro à la vérité. Pour me soigner, je pratique la narration en frappant les touches du clavier de mon ordinateur. En celte, cette langue parlée dans une grande partie de l’Europe pendant des centaines d’années, avant et après la conquête romaine, « bi » signifie aussi bien « exister » que « frapper ». Je frappe pour toucher les astres, retrouver ta mémoire et exister. Affaire de revenant.

 

Mes parents m’ont appelé Pierre en souvenir de toi, mon oncle, « pilote mort au début de la guerre de 40 à l’occasion d’un vol d’observation qui n’aurait pas dû t’incomber en tant que Commandant, plus jeune chef d’escadron de l’Armée de l’air française », c’est du moins ce que m’a dit ton frère, l’auteur de cette version de ton histoire. Tu sais comment il était, avec sa posture d’ingénieur sérieux, donnant toute l’apparence d’un homme s’en tenant aux faits. Longtemps, je n’ai pas eu de raisons particulières de mettre en doute ses paroles que je prenais pour la vérité. Et puis qu’est ce que j’y connaissais, moi à la guerre de 40 ?

 

Pendant toute mon enfance, j’ai entendu et espéré - et c’est resté une vérité et même un fait jusqu’à aujourd’hui - que « c’était fini, qu’on n’aurait plus jamais de guerre mondiale ». Pour moi, c’était clair, je ne serai jamais militaire, la guerre faisait partie de la grande Histoire et je n’aurai jamais à la faire.

 

Mais cela s’est vite gâté, les événements d’Algérie ressemblaient à une guerre, même si, officiellement ce n’était qu'une opération de maintien de l’ordre. Le Général de Gaulle qui en rappelait une autre, de guerre, n’incarnait plus seulement la grande Histoire avec son appel du 18 juin 1940, sa résistance au nazisme. Il faisait l’actualité en faisant torturer et tuer ceux qui voulaient leur indépendance nationale, au nom de la raison d’état. A la sortie de l’école, je voyais les murs de Paris, où mes parents s’étaient installés à leur retour de Dunkerque, infestés de slogans signés par l’OAS qui défendait la colonisation à coup d’attentats en Algérie mais aussi en France contre des cibles diverses, dont plusieurs sur la personne du Général De Gaulle. J’ai découvert alors qu’il y avait en France des hommes politiques plus à droite que lui.

 

Pendant mon adolescence, je me suis déniaisé avec Mai 68, j’avais alors 15 ans et j’arpentais le quartier latin à l’affût de toutes les discussions qui me sortaient des schémas de pensée de mon milieu et un peu plus tard avec la Beat Generation de Kerouac, Burroughs, Ginsberg et des polyphonix de Jean Jacques Lebel au centre américain. Leurs voyages spirituels politiques et poétiques, leurs révoltes contre la guerre du Vietnam, m’ont ouvert de nouvelles voies.

 

Dans la famille, les seules histoires de la guerre de 40 dont on entendait parler un peu, c’était celles de ton frère résistant. Pour nous, ses enfants, sa résistance était devenue un fait acquis : quelques missions de renseignement, des convoyages de pilotes anglais ayant sauté en parachute de leurs avions abattus jusqu’aux bases de repli vers l’Angleterre et des balisages de terrains pour le largage d’armes. Rien de très violent, mais, cela nous suffisait, on avait un père résistant, même s’il ne cherchait pas à passer pour un grand héros ! Par ailleurs, cela me paraissait un peu bizarre pour un résistant, il se disait anti- gaulliste à cause du caractère autoritaire du général et sans beaucoup plus d’analyses politiques, il se déclarait centriste. Dans son histoire, je retenais surtout son esprit d’indépendance, son rejet du nazisme et son opposition au Maréchal collaborationniste aussi bien qu’au Général s’accaparant le destin de la France.

 

J’écoutais Georges Brassens dénonçant toutes les guerres y compris celle de 40 :

 

L’un aimait les Tommies, l’autre aimait les Teutons, Chacun, pour ses amis, tous les deux ils sont morts Moi qui n’aimait personne, je vis encore

 

Qu’il est fou de perdre la vie pour des idées, Des idées comme ça, qui viennent et qui font

Trois petits tours, trois petits morts, et puis s’en vont,

 

Qu’aucune idée sur Terre est digne d’un trépas, Qu’il faut laisser ce rôle à ceux qui n’en ont pas, et l’appel à la désertion de Boris Vian :

 

Refusez d’obéir

Refusez de la faire

N’allez pas à la guerre

Refusez de partir

 

S’il faut donner son sang

Allez donner le vôtre

Vous êtes bon apôtre

Monsieur le Président

 

Alors, je me suis fait réformer au centre de sélection du fort de Vincennes pendant mes « trois jours » qui était réduit dans les années soixante dix à une journée pour les appelés au service militaire. On m’a trouvé inapte, inadapté, dérangé de la tête. J’ai un peu orienté le diagnostic avec mes réponses, mais bon, c’était clair, je n’irai pas à la guerre, quoi qu’il arrive. Pour ne pas en rester là et me prouver que je n’étais pas un si mauvais numéro, je suis assez allé passer un nouvel examen avec l’identité d’un copain qui, lui, voulait faire son service - quelle drôle d’idée ! - mais qui s’était luxé le genou en faisant le con sur la plage. J’avais donc pris sa place, même s’il était plutôt brun sur la photo de la carte d’identité et moi plutôt châtain clair. Mais cela a marché, cette fois là, je n’ai rien raconté de spécial à l’officier psy et j’ai été déclaré bon pour l’armée, enfin pas moi vraiment, mais le copain qui voulait y entrer. Tu vois, ma période militaire a été limitée au maximum. Longtemps, j’ai entretenu l’illusion de pouvoir échapper à un passé familial trop pesant. J’avais d’autres histoires à régler ! Incapacité de tout affronter en même temps ! Alors, les années ont passé mais les zones d’ombre ont fini par éveiller ma curiosité. Pour toi, mon oncle, cela m’a pris après la mort de mon père. Il est parti avec ton histoire. Seulement après sa disparition, un vide m’est apparu, ton image manquante a fait son œuvre. Pas de photos, pas d’enfants, pas de femmes, pas de traces ou si peu.

 

Pendant mon enfance, quand je pensais à toi, j’étais fier de devoir mon prénom à un homme oiseau qui scrutait l’ennemi d’en haut au lieu de le tuer et qui était mort en volant à la place de ses hommes. Plus guetteur que guerrier, plus albatros qu’aigle.

 

Et puis, en l’absence de mon père, des doutes ont commencé à émerger et je me suis autorisé à faire des recherches sur toi. Dans la famille, personne ne pouvait me donner la moindre information. Par ailleurs, j’ai découvert que beaucoup d’historiens sont allés voir derrière le ciel de la campagne de France qualifié de vide par ceux qui ont fait de l’aviation le bouc émissaire de la défaite. Et ils ont révélé des histoires qui m’ont ouvert des horizons. Pour savoir qui tu étais, il me restait l’Armée. Toutes les archives des personnels militaires étant consultables à Vincennes, je n’avais plus qu’à franchir les portes du fort sans risquer cette fois l’embrigadement mais pour éclairer ton passé, donc celui de la famille et le mien.

 

Après toutes sortes de péripéties administrativo-militaires, un soldat a déposé sur la table à la place qui m’avait été assigné dans la salle de lecture Louis XIV un carton épais à ton nom. Je l’ai ouvert avec impatience et une forte émotion m’a gagné au vu de la première information qui m’a sauté aux yeux. En mai 1940, tu n’étais pas commandant d’un Groupe d’observation, mais d’un Groupe de Bombardement d’assaut chargé d’attaquer en vol rasant les panzers allemands qui envahissaient la France.

 

Tout de suite après, m’apparut une autre nouveauté, tu t’étais marié le 29 mai 1937 avec Renée Lissiansky née Siegmann après autorisation du Ministre de l’Air Pierre Cot. Ainsi, j’avais aussi une tante « israélite », d’après une mention soulignée ! J’ai lu avidement tout ce qui était disponible sur toi et ton groupe. Lors d’une pause, je suis allé prendre un café, j’en ai profité pour faire le tour du hall d’entrée du bâtiment des archives et je me suis intéressé aux vitrines qui illustraient chaque arme. En fait, je me suis surtout arrêté devant celle de l’aviation et je ne pouvais pas le croire, elle était justement dédiée à ton groupe, le II/54 ! Un premier panneau expliquait que vous aviez perpétué la tradition de la SAL1, une des escadrilles les plus prestigieuses de la grande Guerre et que vous aviez reçu une citation à l’ordre de l’armée pour votre action au feu en mai 40 et sur le deuxième, le texte de la citation était reproduit : la croix de Guerre avec palme attribuée au GBII/54, Groupe de bombardement d’assaut d’élite, pour son ardeur au combat sous l’impulsion de son chef, le Commandant Pierre Grenet. C’était comme si tu représentais à toi seul l’honneur de l’aviation militaire française. Cela faisait beaucoup, j’ai perdu pied, j’ai senti une brutale baisse de tension, j’étais bon pour une nouvelle réforme. Bientôt je ne serai même plus capable de tenir ma place de consultant des archives militaires ! Je me suis calmé, j’ai repris mes esprits et j’ai commencé à reconstituer ton histoire. Dans ton dossier, était mentionnée une adresse Rue de Froidevaux à Paris. J’ai aussitôt demandé à la Mairie du 14e une copie de ton acte de mariage. Je l’ai reçu par retour du courrier avec le nom de ton témoin, Gaston Fournier, Officier d’aviation qui d’après les archives était mort en 1960 aux Sables d’Olonne.

 

Grâce à l’annuaire téléphonique, j’ai fini par trouver Marc, un neveu de ce Gaston Fournier qui a accepté de me recevoir. Et oh surprise ! Il avait gardé tous les documents de son oncle concernant la guerre de 40 et sa carrière militaire. C’était un passionné d’aviation qui connaissait parfaitement toutes les problématiques que je commençais à peine à découvrir et il m’a confié un véritable trésor, à mes yeux, un petit cahier noir dans lequel tu avais écrit ta propre histoire dans l’armée de l’air avec toutes tes réflexions sur la défaite annoncée, l’invasion nazie et ta propre mort. Une date figurait à la dernière page, Avril 1940. Intercalé à l’intérieur du cahier, il avait aussi archivé des lettres que tu lui avais adressées pendant la drôle de guerre entre septembre 39 et mai 40. Pour une raison qui restera à jamais inconnue, Gaston n’avait jamais fait usage public de ces documents. Peut-être en a-t-il confié une copie à l’administration militaire quand les causes de la défaite de 1940 ont fait l’objet d’analyses et est-elle restée lettre morte jusqu’au jour où j’en ai pris connaissance.

 

Et puis j’ai commencé à écrire une nouvelle histoire pour toi et pour les autres.

Le livre est disponible en version imprimée et en version électronique.
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Pour approfondir les trahisons militaires en 1940, voir l'œuvre très complète en sept tomes de Christian Greiner : Le grand mensonge du XXème siècle

"Mai - Juin 1940. Une trahison militaire française ouvre les portes de la France aux colonnes nazies. Sans cette trahison, Hitler était battu à la fois en Belgique et sur la Meuse et les 65 millions de victimes de la Seconde Guerre mondiale auraient été évitées. FICTION ?"

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